La tension monte à quelques jours de la publication du rapport de l’Assemblée interjurassienne

L’Assemblée interjurassienne (AIJ) présentera lundi à Moutier l’étude sur l’avenir institutionnel du Jura et du Jura bernois. La publication de ce rapport s’inscrit dans un climat tendu. L’exécutif prévôtois lance un appel au calme, plus particulièrement adressé aux groupes Sanglier et Bélier. Le maire Maxime Zuber affirme qu’aucun signal ne laisse présager de graves débordements lundi. Il compte toutefois sur «la maturité civique et politique des gens de la région».

Un premier acte de revendication a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche : l’écusson jurassien, qui figure sur les hauteurs de Moutier, a été recouvert de peinture grise. Le groupe Sanglier (qui désire que le Jura bernois reste attaché au canton de Berne) revendique l'action. Joint dimanche matin par téléphone, son président Michaël Schlappach indique que "ce drapeau n'avait rien à faire dans une ville bernoise". Il ajoute que le moment est propice pour une telle action et qu'il ne craint pas de mettre le feu aux poudres, "parce que c’est ce symbole dans une commune du canton de Berne qui est une provocation. " Le maire autonomiste de Moutier, Maxime Zuber, a réagit suite à cette action :  «J’essaie d’abord de comprendre le message politique qui réside derrière cette intervention. Ces jeunes font la démonstration que la question jurassienne intéresse la jeunesse. Je pense que le Sanglier sait que l’AIJ a proposé que Moutier soit la capitale d’un nouveau canton à six districts et qu’il s’agira de créer un nouveau drapeau et je pense que le Sanglier veut alimenter la discussion à ce niveau-là. Peut-être qu’ils attendent pour aller repeindre le nouveau drapeau d’un nouveau canton » affirme-t-il. "Plus sérieusement, il est assez regrettable de mettre de l'huile sur le feu maintenant", ajoute-t-il.

Dans la nuit de dimanche à lundi, c’étaitau tour des Béliers (le groupe qui a le souhait que le Jura bernois rejoigne le canton du Jura pour former un nouvel Etat composé des six districts) de jouer les provocateurs. Le mouvement séparatiste a collé pendant la nuit des affiches à l’adresse de la minorité francophone de Bienne. Il entendait rassurer les habitants de la cité seelandaise sur leur avenir dans le canton de Berne en cas d’une éventuelle réunification entre le Jura bernois et le Jura. L’action a toutefois tourné court. Rapidement interpellé par la police, les Béliers ont dû se plier à des contrôles d’identité et leur matériel de propagande leur a été confisqué.